21 janvier 2004
Après la manifestation en soutiens à Baptistine
Chers amis,
J'ai eu la surprise de découvrir ce matin "L'événement du jour" dans le Parisien à propos de notre action d'hier pour Baptistine.
Laissons au Parisien sa lecture de l'événement.
Et préfèrons les versions originales.
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Compte-rendu :
Cette installation de fleurs fut une belle chose.
Nombreux sont les gens qui y ont participés. Venants de tout le quartier, jusqu'au Fg St Martin. Et bien sûr de nombreux voisins. Quelques-uns du n°4 avec qui l'on a pu discuter, se rencontrer pour la première fois. Chacun est venu dire un mot. Commerçants et entreprises compris… de toutes les communautés.
Et ceux qui passaient sans savoir, se sont arrêtés.
Anne Hidalgo (1ère adjonte à Bertrand Delanoë) et Tony Dreyfus sont venus. Pour exprimer leur compassion. Que l'on fasse partie ou non de leurs sympatisants, le geste a été salué.
(pour être complet, je mentionnerais aussi Véronique Dubarry et Charlotte Nenner qui sont venues nous rencontrer à propos de cette affaire, trois jours après le drame)
On peut dire qu'hier, toute proportion gardée, "qu'il s'est passé quelque chose". Pour Baptistine.
Merci aussi particulièrement à Corinne Marchetti du n°6, qui a ramassé un beau bouquet des plus belles fleurs et qui s'est chargée de l'envoyer aujourd'hui à Baptistine, à l'hôpital.
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Pour ceux qui n'étaient pas là, voici les textes lus.
Message de Bertrand Delanoë, lu par Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris :
""Ce soir, des femmes et des hommes ont décidé de se réunir devant le domicile de Madame Baptistine Sochet, pour exprimer leur soutien, leur affection et leur amitié à cette figure du quartier, sauvagement torturée dans le nuit du dimanche 11 janvier.
Par ce mouvement spontané, ces habitants ont voulu ainsi exprimer leur incompréhension et leur dégout face à un acte d'une telle brutalité.
Un fait aussi grave, aussi méprisable, confirme l'âpreté du combat à mener contre la violence et l'irrationnel : il doit conduire tous les responsables politiques à la plus grande prudence dans leurs déclarations, mais aussi à l'humilité, sur un sujet qui appelle d'abord des actes.
Tout doit être mis en œuvre pour que les lâches, responsables de cette infamie, soient punis à la mesure de leurs agissements.
Au nom des Parisiennes et des Parisiens, je veux dire à Baptistine que nous pensons à elle et que l'agression dont elle a été victime nous a boulversés.
Je lui adresse mes vœux les plus chaleureux de prompt rétablissement ; et dans l'épreuve qu'elle affronte, je lui souhaite tout le courage nécessaire et l'assure de notre solidarité la plus totale.""
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Intervention de Jean-Michel Comte pour l'ACPE :
"Mesdames, messieurs,
Merci à vous tous de vous être joint à nous ce soir.
Peut-on se remettre de ce qu'à subit Baptistine Sochet, 91 ans, il y a quelques jours? C'est peu probable.
En tout cas, c'est d'abord à elle qu'il faut penser, ici.
J'ai appelé tout à l'heure, l'hôpital Lariboisière. Son état de santé s'améliore. Demain, elle partira en moyen séjour à l'hôpital Fernand Vidal, voisin de Lariboisière. Ses plaies semblent se refermer. Mais personne ne sait encore si elle pourra rentrer un jour chez elle.
Seule, sans famille. Il nous appartiendra d'aller la voir.
Maintenant, il nous importe ici, ce soir, de dire notre émotion.
Cette dame, affaiblie, probablement la doyenne de la Cour des Petites Écuries, qui habite ici depuis plus de quarante ans, rackettée, torturée pendant plusieurs heures chez elle… C'est insupportable !
Cela va faire tout juste dix ans que notre Cour des Petites Écuries est passée de voie privée au statut publique. Elle a été rénovée tout récemment.
Pourtant, ce fait divers, comme disent les journaux, s'apparente ici à la loi de la jungle. Avec ses prédateurs et avec sa proie la plus facile, dans cet immeuble un peu laissé pour compte.
Eh bien, non, ce n'est pas ça une ville ! Ce n'est pas ça, un quartier de Paris.
Mais nous sommes là pour dire notre émotion.
Ensuite, j'appelle à nous regrouper, d'abord entre habitants, voisins, riverains, entre proche, entre générations et entre les différents style de vie. A ne pas rester isolé derrière nos murs.
J'appelle les associations, les copropriétés, le conseil de quartier, la municipalité et la préfecture, à réfléchir pour rénover non seulement la voirie mais aussi en partie nos relations humaines et urbaines.
Ce n'est pas une question de jeunes contre vieux. Ce n'est pas une question de gauche et de droite. Pas plus une question de communauté, ni de propriétaire ou locataire, c'est une question de se connaître et de se reconnaître dans notre diversité. Pour construire un quartier, un village, dans le respect de chacun et dans le respect des règles et des lois.
La Cour ne peut pas être ni une jungle, ni une zone de non-droit
Et enfin, puisque le Maire de Paris se joint à nous par la présence de Madame la Première adjointe, permettez-moi de lui faire ici une adresse :
M. le Maire, faites qu'il n'y ait pas un Paris à deux vitesses. Faites qu'il n'y ait pas, à l'opposé des beaux quartiers… de vilains quartiers.
Je vous remercie."
***
Ensuite, Tony Dreyfus prit la parole pour rappeler, entre autres points, l'importance du voisinage dans une affaire comme ça, qui a ici appelé la police et donc interrompu les tortures. Il a rappelé sa disponibilité par rapport à nos problèmes.
13:45 Publié dans ARCHIVES 2004 | Lien permanent | Commentaires (0)
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