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18 juin 2006

À PROPOS DES GRANDS CLOCHARDS

Humeurs d'aôut. (Voir aussi la tribune de Pascale Delorme, Llibé 10/8/2006, sur Dix-cute)
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(cette note concerne un clochard qui s'était implanté sous la verrière du 24-26 de la cour, enfoui dans des ordures, l'hiver 2005-2006)
J'attire ici l'attention sur une (petite) partie des sans-domiciles. Sur ces "grands" clochards, ceux en grande détresse, en état de démence, totalement effondrés dans tous les sens du terme, souvent seuls, dans des situations épouvantables qui semblent irrémédiables. On en trouve quelques-uns dans notre quartier.
Dans le quartier St-Denis Paradis : celui-ci d'origine Turc qui passe son temps à arracher les affiches. Cette femme alcoolisée massivement qui sombre dans des crises de hurlements dans le Faubourg ces jours-ci et aussi ce SDF assez vieux qui (on en a parlé) a passé l'hiver sous le porche du passage des Petites Écuries. Et qui "succèdent" à d'autres…
Appelons un chat un chat : ces grands clochards sont (devenus) fous. À un tel point, qu'ils doivent être secourus. Seuls des institutions peuvent en être capables. Que celles-ci soient décentes et sécures, est une évidence. Ces personnes ont bien sûr le droit d'être suivi psychiatiquement, mais c'est un devoir pour notre société. S'ils ne peuvent supporter leur corps qu'ils sombrent là sur le trottoir dans un alcoolisme , ils doivent d'être calmé par des médicaments de substitution comme on le fait de toute personne en souffrance et en manque.
Doit-on les y amener contre leur gré ? Dans certains cas, oui. Non pas pour nous débarrasser le plancher. Mais pour les soigner, pour diminuer leur souffrance (il n'est pas possible d'imaginer qu'ils ne souffrent pas) et pour les sortir du trou dans lequel ils sont tombés.
Comme il est une obligation de secourir une personne en danger. Comme il est une obligation d'empêcher le suicidaire de s'exécuter. Ce doit être une obligation de société.
La "liberté" d'être à la rue n'a plus ici de sens. Celui qui a perdu la raison n'est plus libre de rien. Au contraire, il est condamné. Condamné à croupir par tous les temps, dans ses haillons, dans son jus, dans son coin, avec ces maladies de peau et jusque dans ses excréments.
Il faut dénoncer ce scandale, cette démission de notre société (néo-libérale de plus en plus arriérée), très laissez-fairiste (nouveau vocable). Dénoncer l'absence de responsabilités institutionnelles et politiques.
C'est le rôle de l'état, des régions et des municipalités, s'il y a 1000 personnes à la rue, la société doit leur faire 1000 places. Et s'il y en a 100 000, ce sera 100 000 places. On a la société qu'on mérite, il faut assumer.
Ayons en tête l'obligation de résultats.
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Derrière cela, il y a toujours l'idée reçue que, si l'on s'occupe de ceux-là, d'autres viendront les remplacer, le fameux "appel d'air". C'est absurde dans ces cas extrêmes.
Ensuite, il y a le "donner de la soupe" à celui qui est dans le froid en souffrance dans la rue. Si, cela peut être un acte, un réconfort, cela reste de la charité chrétienne.
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L'article du Monde du 4 août est assez navrant. Un micro-trottoir de SDF qui préfèrent ne pas aller en institutions. Veut-il montrer que celles-ci sont obsolètes ? Démontre-t-il que la vraie solution pragmatique pour eux, est la rue durablement : "ils n'y sont pas si mal au fond". "Ils préfèrent…"
Avec n'importe quel micro trottoirs, on peut montrer aussi que l'École ou l'Hôpital est un enfer et qu'il vaudrait mieux les supprimer.
Nous sommes 2 millions d'habitants à Paris. Il y aurait 8000 SDF. Ce qui fait 0,4% de la population. Est-il possible qu'une société prenne en charge 0,4% d'elle même ? Bien sûr que oui.
Jean-Michel Comte

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